Alors que la COP 16 sur la biodiversité s’apprête à se tenir à Cali en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024, la prise de conscience s’accélère chez les investisseurs du monde entier. L’érosion de la biodiversité (l’ensemble des êtres vivants, les écosystèmes dans lesquels ils vivent et leurs interactions) fait en effet peser des menaces majeures pour l’avenir de la planète. Si aucune mesure significative n’est prise, la 6e extinction de masse en cours se traduirait ainsi par la disparition de près d’un million d’espèces animales et végétales dans les prochaines décennies, selon le rapport de l’IPBES en 2023. Créée en 2012 par 94 gouvernements, cette plateforme internationale d’experts, qui évalue l’état de la biodiversité mondiale, a répertorié cinq grandes pressions ou causes directes de la perte de biodiversité : la destruction des habitats et conversion des milieux (responsable de 30% de la perte de biodiversité), la surexploitation des ressources (23%), le dérèglement climatique (14%), la pollution des océans, eaux douces, sol et air (14%) et enfin la multiplication d’espèces exotiques envahissantes (11%). Le changement climatique ne constitue ainsi qu’un facteur de pression sur les cinq sur la biodiversité mais aucunement le seul, même s’il est de plus en plus prégnant.
Sur le plan économique, 55% du PIB mondial dépendrait de la biodiversité* et le coût estimé de l’effondrement de la nature et des écosystèmes serait estimé à 2.700 Mds$ par an (2,3% du PIB mondial) d’ici à 2030. Adopté lors de la COP 15, l’Accord de Kunming-Montréal, qui a identifié 23 cibles comme autant d’objectifs à prioriser d’ici 2030, prévoit la mobilisation de 200 Mds$ par an d’ici 2030. En parallèle, la loi sur la restauration de la nature, approuvée par les 27 Etats membres de l’Union européenne, vise à restaurer au moins 20% des zones terrestres et maritimes de l’UE d’ici 2030 et tous les écosystèmes qui en ont besoin d’ici 2050. Dans ce contexte, l’heure n’est plus au simple constat mais à l’action.
*Rapport Le Groupe de la Banque mondiale